Ce jeudi 14 janvier 2021, le site Deadline a publié un article exclusif, résument le podcast WTF with Marc Maron avec Kate Winslet. Découvrez l’article traduit intégralement par Kate Winslet France.
Kate Winslet dit avoir été intimidée par la presse après avoir été propulsée au rang de star mondiale à l’âge de 21 ans, lorsqu’elle a joué dans le blockbuster de James Cameron, Titanic.
« Je suis passée en mode auto-protecteur [après la sortie de Titanic] », a déclaré Winslet dans le podcast WTF with Marc Maron. « C’était comme la nuit et le jour, d’un jour à l’autre. J’ai été soumise à beaucoup de critiques personnelles sur mon physique, j’ai été beaucoup critiquée et la presse britannique était assez méchante avec moi. »
« Je me suis sentie intimidée pour être honnête », a-t-elle poursuivi. Je me souviens avoir pensé : ‘C’est horrible et j’espère que ça va passer’. C’est passé définitivement, mais cela m’a fait réaliser que, si c’était ça devenir célèbre, je n’étais pas prête à l’être, certainement pas.
Winslet n’a pas profité de sa notoriété acquise pour Titanic afin de continuer à décrocher des rôles à succès dans des blockbusters, mais elle a préféré se lancer dans des productions indépendantes pour affiner son art.
« J’apprenais encore à jouer, je sentais que je n’étais pas prête à faire beaucoup de gros boulots à Hollywood », a déclaré Winslet. « Je ne voulais pas faire d’erreurs et imploser, je voulais être là tout au long du match. J’ai stratégiquement essayé de trouver de petites choses pour mieux comprendre le métier et conserver un certain degré d’intimité et de dignité. »
« Et essayer d’avoir une vie ? » a demandé Maron. « Oui, exactement« , répondit Winslet.
L’actrice a ajouté qu’après avoir eu sa fille, à l’âge de 25 ans, l’attention de la presse s’était éloignée et qu’elle s’en était également désintéressée en se concentrant sur son enfant. « Tout cela s’est un peu évaporé« , a-t-elle ajouté.
Winslet a de nouveau joué pour Cameron, cette fois dans les suites d’Avatar, l’actrice révélant qu’elle a tourné deux des films l’un après l’autre. Elle a également plaisanté en disant qu’elle avait « légèrement perdu de vue » le nombre de films que le réalisateur réalisait pour faire suite à son blockbuster de 2009.
Winslet est considérée comme une aspirante aux Oscars cette année pour son rôle principal dans Ammonite de Francis Lee.
Écrit par Tom Grater
Traduit par L’Équipe de KWFR
Ce mardi 8 décembre 2020, le site officiel de la radio américaine NPR a publié une interview podcast Fresh Air avec Kate Winslet, dans laquelle l’actrice revient sur l’expérience « Ammonite ». Découvrez l’article traduit intégralement par Kate Winslet France ainsi que l’enregistrement audio ci-dessous.
Ammonite est une histoire d’amour qui se concentre sur un personnage historique réel : Mary Anning était une paléontologue autodidacte qui vivait sur la côte sud de l’Angleterre au XIXe siècle. Elle a découvert des fossiles qui ont contribué de manière importante à la compréhension de l’évolution – mais elle n’a pas eu beaucoup de reconnaissance car c’était une femme pauvre et sans relations.
Selon Winslet, capturer le tempérament stoïque d’Anning a été son plus grand défi pour ce rôle.
« En jouant ce rôle, j’avais peur tous les jours », dit Winslet. « Les détails émotionnels du rôle de Mary sont si subtils et si peu nombreux. Il y avait deux émotions que je n’avais pas le droit de montrer en jouant Mary Anning : un bonheur et une tristesse quasi-invisible, pas de vraies larmes. »
Le film imagine une relation romantique intense entre Anning et la jeune femme d’un homme en visite, jouée par Saoirse Ronan. Winslet affirme que la lecture de lettres de l’époque a contribué à façonner la représentation de cette relation.
« Une partie de notre histoire ne consiste pas à présenter ces deux personnages comme s’ils avaient d’une manière ou d’une autre une histoire d’amour secrète ou interdite », dit-elle. « C’est une histoire qui normalise et exprime l’amour entre deux personnes du même sexe sans hésitation, sans secret ni peur. »
Sur les contributions de Mary Anning à la paléontologie.
Mary Anning était complètement autodidacte. Elle était une enfant sans éducation. Elle a appris à trouver des fossiles, à être paléontologue. Elle l’a appris de par son père, qui est mort tristement alors que Mary n’avait que 11 ans. Et Mary était très proche de son père. Elle avait une relation vraiment chaleureuse, significative, incroyable, un lien fort avec lui. Et grâce à lui, elle a été éternellement fascinée par les fossiles, et a su comment identifier un fossile, pas seulement à trouver des ammonites, mais aussi à trouver des os de dinosaures.
Elle a découvert le premier ichtyosaure à l’âge de 11 ans avec son frère, Joseph. Il leur a fallu plus d’un an pour le déterrer. Mais elle était enfant quand elle l’a découvert. Elle a découvert ce qu’était un coprolithe, c’est-à-dire des excréments fossilisés. Et grâce à Mary, nous avons pu apprendre et savoir ce que mangeaient les dinosaures. Son rôle dans ce domaine scientifique particulier a donc été très, très important. Et, bien sûr, ce qui est arrivé à Mary, c’est que ses découvertes lui ont été achetées par des hommes riches et puissants qui les ont revendiquées et se sont donc attribués le mérite. Elle ne s’est jamais attribuée le mérite de quoi que ce soit. En fait, ils ont mis leur nom sur ses trouvailles.
Sur la façon dont son rôle dans Contagion, sorti en 2011, un film qui traite d’une pandémie, l’a aidée à se préparer pour le COVID-19.
J’ai joué une épidémiologiste… et le personnage s’appelait le docteur Erin Mears. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le CDC pour monter cette histoire, et j’ai travaillé aux côtés d’épidémiologistes pour pouvoir jouer ce rôle. Et c’était tout à fait fascinant. En grande partie, je dois être honnête, la science m’est passée au-dessus de la tête. J’ai quitté l’école à 16 ans, et je n’ai pas fait grand-chose dans le domaine des sciences et de la biologie à l’école. […]
Mais lorsque le COVID a frappé, grâce à l’expérience acquise dans le film, j’ai été l’une des premières personnes à marcher dans la rue, à Philadelphie en portant un masque avec des gens qui me regardaient comme si j’étais complètement folle. Et, bien sûr, en quelques semaines, beaucoup plus de personnes portaient des masques et des gants et se promenaient avec du désinfectant pour les mains, des lingettes, du spray, etc. Mais parce que j’ai eu cette expérience et que j’ai appris à quelle vitesse une maladie peut se propager, j’ai eu très vite peur. Et ce sentiment de vouloir sortir d’une grande ville, s’éloigner des gens, protéger sa propre famille – j’ai eu ce sentiment assez rapidement, car j’avais tourné Contagion.
Sur le fait d’avoir été intimidée à cause son poids quand elle était enfant et critiquée pour son poids en tant qu’adulte dans les tabloïds.
Je pense qu’il y a une énorme pression sur les femmes dans l’opinion publique, et l’industrie cinématographique ne fait pas exception à la règle. Et je veux juste vivre ma vie avec une intégrité et une sincérité totales et être toujours moi-même et pouvoir regarder un autre jeune acteur dans les yeux et dire : « Écoutez, des gens m’ont dit que je n’allais pas faire carrière parce que je n’avais pas la bonne morphologie. J’étais trop grosse. Il fallait que je perde du poids. Et regardez, je l’ai fait. » Je dirai cela jusqu’à ma mort. […]
On m’appelait « la petite grasse ». Les enfants m’enfermaient dans un placard et disaient : « La graisse de baleine est dans le placard. » J’ai été très malmenée et taquinée à l’école. Mais d’une certaine manière, j’avais cette détermination intérieure. C’était dur. C’était horrible. Je rentrais à la maison, je pleurais. Je ne voulais pas retourner à l’école le lendemain. Mais je savais que je voulais devenir actrice un jour, et il fallait que je mette cela de côté. Il fallait que je mette de côté ces horribles intimidations et sentiments et que je m’accroche à mon rêve. Un agent m’a même dit, quand j’étais beaucoup plus jeune, que je n’obtiendrais que les rôles de « grosse fille ». […]
[Plus tard], j’ai souffert. […] J’ai énormément souffert de la presse britannique en ce qui concerne mon apparence. Et tout récemment… J’ai dû revoir de vieux articles de journaux datant des années, de 1998 à 2007, 2008. Et j’ai été angoissé de lire à quel point la presse était incroyablement brutale et cruelle. Ils parlaient même de [l’estimation] de mon poids : « Elle a l’air de faire 64 kg. » […] Mais en lisant les choses qu’ils disaient, j’étais stupéfaite… J’ai été victime d’une ridiculisation publique vraiment, vraiment méchante et douloureuse sur mon apparence. La question de savoir ce qui est beau devait donc entrer en jeu pour moi, car je devais travailler dur pour ignorer cette cruauté dont j’étais victime.
Sur les hommes ayant un comportement inapproprié dans l’industrie cinématographique.
Les choses ont changé, doivent changer davantage, mais continuent, je pense, à aller dans la bonne direction au point où je ne pense pas que nous reviendrons un jour sur les situations passés. Sans entrer dans les détails des histoires… J’allais dans une salle d’audition quand j’étais jeune et j’apprenais à accepter le fait que si le réalisateur avait envie de lire les répliques de l’acteur dans une scène particulière et qu’il se rapprochait un peu trop pour être à l’aise – eh bien, vous saviez que c’était comme ça. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ce n’est plus du tout comme ça maintenant. Et je me sens certainement beaucoup plus en sécurité, beaucoup plus surveillé maintenant parce que les gens ne sont tout simplement plus autorisés à se comporter ainsi.
Comment Titanic a changé sa vie.
Le tournage de Titanic a duré sept mois. J’ai beaucoup appris sur le processus de réalisation d’un film. Il y a tant à apprendre et cela prend beaucoup de temps et on ne me l’avait pas enseigné à l’école. J’ai donc appris à la volée, vraiment à la volée. Cette expérience de réalisation de ce film a été riche, j’ai appris beaucoup de choses. Mais cela a changé ma vie parce que cela m’a donné la liberté de choix, et c’était incroyable à l’âge de 21, 22 ans. Mais je vais être tout à fait honnête, je n’étais pas prête pour ce niveau de choix. Je n’étais pas prête pour cette grande et grosse carrière. Donc, j’ai évité de jouer de grands rôles dans des films de grands studios qui avaient des budgets énormes parce que cela ne me semblait pas juste. Et les gens me disaient : « Tu es folle ! C’est un moment dans le temps. Il se peut que ça ne se reproduise plus jamais. » […]
D’une certaine manière, je savais que je n’en savais pas assez. En fait, j’avais l’impression de ne pas en savoir assez en tant qu’actrice pour pouvoir vraiment me mettre dans la peau d’une « star de cinéma. » Ce sont deux mots avec lesquels je me sentais profondément mal à l’aise – même aujourd’hui. Je voulais être actrice, et j’avais encore beaucoup à apprendre. Je ne voulais pas faire semblant, et je ne voulais pas me sentir sous pression – je ne voulais pas échouer. Je voulais être dans une position où je pourrais toujours me dire : « Je suis une actrice. » Avoir 45 ans, et pouvoir encore me dire « je suis une actrice », et ne pas avoir fait de faux pas, ne pas avoir connu la fatigue du métier et ne pas avoir fait de mauvaises performances parce que je ne savais pas comment faire à l’époque. J’ai donc pu choisir des petites choses qui m’ont fait me sentir un peu plus protégée et un peu plus connectée avec des équipes plus petites avec lesquelles je me sentais en sécurité et avec lesquelles je pouvais apprendre.
Produit par Lauren Krenzel et Thea Chaloner
Adapté par Bridget Bentz, Molly Seavy-Nesper et Petra Mayer
Traduit par L’Équipe de KWFR
Ce jeudi 19 novembre 2020, le site Collider a publié une entrevue exclusive avec Kate Winslet. Découvrez l’article traduit intégralement par Kate Winslet France.
« Le Jim Cameron d’Avatar est plus calme. Je dirai qu’il est juste beaucoup plus en harmonie avec lui-même. »
Le drame biographique Ammonite, écrit par le scénariste/réalisateur Francis Lee, raconte l’histoire de la paléontologue Mary Anning (Kate Winslet), dont le travail solitaire de recherche et de préservation des fossiles sur la brutale côte sud de l’Angleterre, à Lyme Regis, dans les années 1840, conduit à une rencontre avec une jeune femme envoyée en convalescence par la mer. Charlotte (Saoirse Ronan), qui se remet d’une tragédie personnelle qui l’a laissée se sentir à la fois seule et déconnectée de son mari, développe avec Mary une relation intense qui les fait se sentir moins seules.
Au cours de cet entretien téléphonique individuel avec Collider, Kate Winslet, lauréate d’un Oscar, a parlé de la rapidité avec laquelle elle a su qu’elle voulait faire partie de ce film, des raisons pour lesquelles elle voulait travailler avec le réalisateur Francis Lee, de ce qui l’a impressionnée chez Mary Anning et de la différence que cela faisait de pouvoir s’exprimer dans ses scènes de sexe avec Saoirse Ronan. Elle a également parlé de sa rencontre avec le réalisateur de Titanic, James Cameron, pour rejoindre le monde d’Avatar, et de ce que c’est que de tourner des scènes sous l’eau.
COLLIDER : Vous avez fait un travail formidable dans ce film. Merci d’avoir mis en lumière Mary Anning et son travail de paléontologue.
KATE WINSLET : Merci. C’était un film merveilleux auquel j’ai participé et c’est très excitant que les gens le voient maintenant, malgré tous les défis à relever. Cela fait du bien de pouvoir en parler ainsi.
J’ai lu que vous vous étiez engagé à faire le film 12 heures après avoir lu le scénario. Est-ce quelque chose de typique pour vous ? Avez-vous déjà fait cela si rapidement auparavant, ou est-il rare que vous vous intéressiez si vite ?
WINSLET : Pour être honnête avec vous, il est rare que je dispose d’une fenêtre immédiate lorsque je suis capable de m’asseoir et de lire quelque chose d’un seul coup dès que je le reçois. C’est l’écriture du scénario par Francis Lee et Seule la terre, que j’avais adoré, qui m’ont vraiment fait réagir si rapidement. Mais j’étais en train de filmer autre chose et mon agent m’avait téléphoné pour me dire: « Écoute, je sais que c’est difficile pour toi de lire quand tu travailles sur un autre projet mais c’est vraiment incroyable. C’est une histoire très importante. Et j’ai juste besoin que tu la lises dès que possible. » J’ai juste pris ces mots très au sérieux et j’ai décidé, à ce moment-là, « Tu sais quoi ? Je vais juste rester debout et la lire, même si je dois aller me coucher et que je dois me lever à 5 heures du matin pour aller travailler le lendemain. Et puis merde. » C’était de Francis Lee. Il avait également écrit le scénario et j’étais tellement excité de recevoir un script d’un cinéaste que j’admirais, qui ne faisait des films que depuis quatre ans et qui était acteur. C’est une personne tellement intéressante, riche et créative, issue de la classe ouvrière, et un cinéaste improbable. Je suis toujours très intrigué par les personnes qui ont fait leur chemin, qui ont relevé de nombreux défis personnels et qui se sentent assez courageux pour se mettre en scène et raconter des histoires au cinéma. C’est une combinaison de toutes ces choses qui m’a fait m’asseoir et prêter attention tout de suite.
Avec tout ce que vous avez appris sur Mary Anning, en faisant ce film et avec toutes vos recherches, qu’avez-vous appris à apprécier chez elle ?
WINSLET : Il y a évidemment beaucoup de choses que j’ai appris à apprécier chez Mary Anning, mais la seule chose que je peux dire, c’est que Mary était incroyablement peu loquace. Même si elle a vécu cette vie terriblement pauvre, très difficile, elle avait toujours une passion incroyable pour ce qu’elle faisait pour gagner sa vie. Elle savait qu’elle vendait ses fossiles à des hommes riches et puissants qui n’étaient pas aussi intelligents qu’elle. Elle savait qu’elle n’était pas créditée pour ces découvertes. Pourtant, d’une manière ou d’une autre, Mary n’est jamais devenue amère ou rancunière ou en colère. Elle était très compatissante. Elle était extrêmement sage. Elle a partagé ses connaissances avec ces hommes et ces scientifiques qui lui demandaient quotidiennement ce qu’elle avait trouvé et quel serait le bon endroit pour aller creuser et chercher. Elle était une ressource pour ces gens et elle a donné son savoir librement et ouvertement. Elle était tout simplement un être humain bon et gentil. Pour moi, c’était quelque chose que je gardais en tête. Il aurait été facile de la jouer en colère, étant donné la construction de l’histoire et le moment de sa vie raconté dans l’histoire. Elle est fatiguée et pauvre, et elle n’a pas du tout de perspectives d’avenir. Elle continue pour le bonheur de sa mère, mais elle a pu ressentir de la compassion et montrer une affection et une attention extraordinaires pour Charlotte alors que celle-ci est en train de mourir. Sans Mary, Charlotte n’aurait pas survécu. C’était vraiment important pour moi que nous puissions voir ce côté très compatissant de Mary Anning car, en vérité, il a vraiment existé et c’est ce qui m’a le plus impressionné chez elle. Elle était ce cheval de bataille stoïque et sans plainte d’une femme qui ne s’arrêtait jamais. J’admire les femmes comme ça en général.
Parce que vous avez eu votre mot à dire sur la façon dont les scènes de sexe se dérouleraient et ce qu’elles seraient, quelle différence cela fait-il sur le plateau lorsque vous êtes capable de diriger et de contrôler la façon dont ces scènes sont chorégraphiées ?
WINSLET : Eh bien, c’est beaucoup plus amusant quand on peut s’engager dans quelque chose avec quelqu’un du même sexe, très honnêtement. Le niveau d’égalité que vous ressentez a été surprenant pour moi. J’ai presque honte d’admettre que j’ai été surprise de constater à quel point nous nous sentions tous les deux en sécurité. Bien sûr, nous allions nous sentir en sécurité et, bien sûr, nous allions nous sentir égaux, mais il y avait tellement d’égalité, de liens et de respect. C’était tout simplement merveilleux de partager cela avec Saoirse [Ronan] et je me suis demandé à quel point j’ai utilisé ma voix dans le passé. J’ai toujours eu l’impression de l’avoir fait, mais cela m’a certainement fait prendre du recul et me demander si je suis prête à me laisser aller aux stéréotypes conventionnels, car il est devenu si facile de les effacer. Tout était simple et connecté. Nous voulions être fidèles aux personnages, à leur relation et à la puissance de ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre, et aussi montrer l’intimité entre ces deux femmes, sans peur, sans hésitation et sans secret. Il était important pour nous de respecter ces éléments de leur relation, en particulier compte tenu de la période dans laquelle se déroule l’histoire. C’était tellement rempli de joie, honnêtement. C’était tout simplement merveilleux.
Nous avons récemment pu voir une photo de vous sous l’eau sur le plateau d’Avatar. Comment le James Cameron qui réalise les suites d’Avatar se compare-t-il au James Cameron avec lequel vous avez travaillé sur Titanic ?
WINSLET : On a tous vieilli. Je repense à Titanic et ce n’est pas un secret, le tournage a été très difficile. C’était très, très stressant et les choses étaient difficiles pour toutes les personnes impliquées. Quand je pense à ce que Jim a traversé : des semaines de six jours, pour un tournage de sept mois et demi, dont quatre mois et demi de nuit – sais que c’était dur pour nous, les jeunes acteurs. Mais je peux aussi prendre du recul, et avec ce recul, je comprends mieux ce qu’il essayait de faire et le niveau de pression auquel il était soumis, et du coup, j’ai encore plus de respect pour lui aujourd’hui. Le Jim Cameron d’Avatar est plus calme. Je dirais simplement qu’il est beaucoup plus en phase avec qui il est vraiment. C’est grâce à l’expérience. C’est aussi parce qu’il a déjà fait Avatar, il connaît donc ce monde et il connaît ces personnages. Il a inventé cette façon de filmer. Il y a un niveau de confiance qui l’a ancré dans un lieu beaucoup plus confortable, juste pour lui. Il a brillamment collaboré sur Avatar, honnêtement. J’ai été impressionné par le temps qu’il laisse aux acteurs pour se balader sur une scène, si elle ne leur semble pas parfaitement adaptée. Il est évident que la sécurité devait passer en premier. Si le monde s’effondre, qu’on se met tous à prendre feu et qu’à tout moment, une autre pandémie éclate, je peux vous dire avec la main sur le cœur qu’une des personnes avec lesquelles je voudrais être dans un bunker, c’ est James Cameron. Je me suis sentie très bien en travaillant avec lui. Je suis tellement excitée pour Avatar. Je n’avais pas réalisé qu’il y avait une photo de moi sous l’eau. C’est drôle. Est-ce que je porte mon costume argenté avec mes bobs sur moi ?
Vous avez ce truc en forme d’aile. C’est une photo très cool.
WINSLET : C’était incroyable. C’est vrai, je marchais au fond du réservoir. C’est une importante séquence cérémonielle avec ces ailes énormes et lourdes. C’était assez effrayant. Mais, quand vous pouvez retenir votre respiration pendant sept minutes, vous n’avez plus peur. En fait, bizarrement, j’ai pu compter sur ma propre capacité à retenir ma respiration aussi longtemps. D’une certaine manière, je n’avais pas peur du tout. Et c’était tellement sécurisé sous l’eau. Il y avait deux plongeurs de secours pour chaque interprète et pour chaque caméra sous-marine. Il y avait tellement de gens dans ce bassin. Je me sentais probablement plus en sécurité là-bas que sur la terre ferme. J’ai trouvé le tout incroyablement apaisant. Il y avait quelque chose de très méditatif pour moi, et pourtant je ne médite pas. Je n’arrive pas à éteindre mon cerveau. Je suis trop occupée. J’adore faire du yoga, mais je ne peux en faire qu’environ 25 minutes, après je fais des listes, je m’ennuie et je dois m’arrêter. Mais d’une certaine manière, apprendre à retenir sa respiration a été une des choses les plus apaisantes que j’ai jamais faites, parce qu’il faut ralentir son corps. En fait, il faut baisser son rythme cardiaque pour pouvoir oxygéner son corps et ensuite retenir sa respiration un long moment. Donc, je n’avais pas d’autre putain de choix que d’arrêter de bouger, ce qui n’est pas habituel pour moi.
Ammonite est actuellement au cinéma.
Écrit par Christina Radish
Traduit par L’Équipe de KWFR
Ce mardi 17 novembre 2020, le quotidien américain USA TODAY a publié sur son site officiel une interview exclusive de notre actrice préférée, Kate Winslet. Découvrez l’article traduit intégralement par Kate Winslet France.
Comme beaucoup d’acteurs, Kate Winslet a du mal à se regarder à l’écran.
Prenez ‘The Reader’, sorti en 2008, film pour lequel elle a remporté son premier Oscar de la meilleure actrice pour avoir joué le rôle d’une ancienne gardienne nazi. La star de « Titanic » révèle qu’elle n’a jamais vu une version finie du film.
« C’était si dur, et je voulais tellement que ce soit bien, et j’étais si terrifié que les gens puissent détester ce que j’avais fait, » dit Winslet. « Quand quelque chose est vraiment important pour moi, je ne peux presque pas le regarder. Je suis un peu comme ça avec ‘Ammonite.’ J’ai 45 ans et je fais ça depuis 27 ans maintenant, et j’ai encore très peur. »
Se déroulant dans l’Angleterre du XIXe siècle, « Ammonite » (actuellement en salle, disponible sur demande le 4 décembre) conte une histoire d’amour passionnée entre la paléontologue Mary Anning (Winslet) et une femme de la haute société (Saoirse Ronan). Le film a présenté de nouveaux challenges de jeu pour Winslet, dont le personnage est surtout silencieux et brave les éléments pour trouver des fossiles.
L’actrice, qui est en course pour une huitième nomination aux Oscars cette saison, s’entretient avec USA TODAY sur sa rencontre avec le réalisateur de « Titanic, » James Cameron, sur « Avatar 2 » (sortie prévu le 16 décembre 2022) et sur la carrière de sa fille Mia Threapleton, âgée de 20 ans.
Question: « Ammonite » a été diffusé au Festival international du film de Rome le mois dernier, en même temps que le nouveau thriller de votre fille, « Shadows. » Quel effet cela fait-il de la voir suivre vos pas en tant qu’acteur ?
Kate Winslet : C’est une sensation fantastique. Elle est très naturelle, un trais que je n’avais pas à son âge. Je savais depuis longtemps que Mia allait me dire : « Ok, je veux vraiment faire ça. » J’ai toujours essayé de lui dire : « C’est très bien, mais sache que tu dois travailler pour y arriver. Tu risques de ne pas décrocher les contrats, et lorsqu’ils te seront présentés, cela peut prendre des années. » Et bien sûr, elle a la chance d’avoir un nom de famille différent, donc ils n’avaient absolument aucune idée de qui était sa mère quand elle a été choisie. Autant pour ma fille de le savoir et ça pour le reste de sa vie, c’est presque plus important que tout le reste. Je suis très fière d’elle.
Q : Avez-vous fait découvrir à vos enfants un de vos films pendant cette période de confinement ?
Winslet : Ils sont obsédés par « Eternal Sunshine of the Spotless Mind ». Je voulais le regarder avec eux et ils l’ont regardé sans moi, c’est très ennuyeux. Et nous avons prévu de regarder « Les Noces rebelles » (avec Leonardo DiCaprio), probablement pendant les vacances de Noël.
Q : C’est l’un de mes préférés.
Winslet: Je pense que c’est la plus grande œuvre de Leo, vraiment. Ça et « Gilbert Grape ». Mais connaissant Leo comme je le connais, je sais qu’il a mis tout son cœur et son âme, la peine et la vulnérabilité nécessaires au film « Les Noces rebelles », parce que j’y étais tous les jours. Je suis tellement fier de lui.
Q : Je ne suis pas sûr de devoir admettre ça, mais je viens de regarder « Titanic » pour la première fois il y a quelques mois.
Winslet : Oh, mon Dieu, je vous aime autant que j’aime les gens que je rencontre dans les avions et qui n’ont pas la moindre idée de qui je suis. (Rires.) Qu’en avez vous pensez ?
Q : Je veux dire, j’étais bouleversé en regardant la scène où Rose (Winslet) saute du canot de sauvetage et court embrasser Jack (DiCaprio). J’ai pleuré le restant du film.
Winslet : Aww. Nous nous sommes tellement plaints de la scène du saut du bateau de sauvetage. Nous avons dû la faire tant de fois ! Et la scène où ils s’embrassent sur le pont ? Nous avons dû la tourner environ sept fois : avec des écrans verts, des écrans bleus, avec la vraie mer en arrière-plan, ou encore avec le vrai coucher de soleil en arrière-plan, nous n’avons pas compris ce qui n’allais pas. Honnêtement, j’ai tellement d’histoires hilarantes tirées de ce film.
Q : Après toutes ces scènes d’eau traumatisantes dans « Titanic, » étiez-vous réticente à retourner dans l’eau avec James Cameron pour « Avatar 2 » ?
Winslet : Non, je ne pouvais pas attendre en fait. Je suis un vrai bébé dans l’eau, j’adore la plongée sous-marine. Mais la respiration est très différente, alors je savais que je devrais apprendre une toute nouvelle chose et j’ai tout simplement adoré. Une grande partie du travail dans l’eau a été effectuée avec les artistes du Cirque du Soleil, j’ai donc passé beaucoup de temps à développer de grandes amitiés avec ces incroyables artistes surhumains aux corps impossibles. Et puis il y a moi, compressé dans cette combinaison de plongée en apnée. (Rires.)
Q : Et vous avez battu le record de Tom Cruise dans la catégorie tournage sous-marin ! (Cruise a retenu sa respiration sous l’eau pendant six minutes en tournant « Mission: Impossible – Rogue Nation, » sorti en 2015. Winslet a retenu la sienne pendant sept minutes et 14 secondes en filmant « Avatar 2 »)
Winslet : Quelqu’un vient de me le dire, je ne le savais pas ! Je me suis impressionné moi-même. J’ai cru que j’étais morte, parce que vous ressortez d’un arrêt respiratoire et vous vous dites (en haletant) : « Suis-je morte ? Est-ce que je suis morte ? » Vous entrez dans une pensée étrange qui vous dit : « C’est peut-être à ça que ressemble la mort. Peut-être que je suis morte. » Parce que vous fermez les yeux, votre rythme cardiaque ralenti, vous ne bougez pas. Je regarde le fond d’un réservoir de 7 mètres (de profondeur), donc même votre vision devient un peu bizarre. J’étais comme, « Ouais, je suis définitivement morte. » Et puis finalement, quand j’ai réalisé, « Oh, je suis en fait sur le point de mourir, » je suis revenu à moi et je n’arrivais pas à croire que j’avais passé 7 minutes 14 sous l’eau.
Écrit par Patrick Ryan
Traduit par L’Équipe de KWFR